Du cochon pour la rentrée !

Du cochon pour la rentrée !

"William Pig, le cochon qui avait lu Shakespeare", 1ère représentation landaise, à venir découvrir le samedi 2 septembre 2017 à 18h30 à l'Alambic des Arts, par le Théâtre des 2 mains.

 

Un spectacle tout public et tout terrain

 

William Pig est un cochon qui devient humain après avoir ingurgité l'intégrale des œuvres de Shakespeare.

De phénomène de foire à leader politique, Pig va devenir le révélateur de notre humanité et de ses travers.

De porc.

 

Le topoPig

William Pig, soudainement sorti du monde animal, devient l'objet de toutes les curiosités, puis de toutes les convoitises. Bassesse, trahison, suspicion, méchanceté, violence, jalousie… La boîte de Pandore ouverte pour que chacun puisse à sa manière, selon sa conception du monde, obtenir plus de pouvoir et d'emprise sur les autres. Pig, comme un objet qu'on expose, qu'on trimballe, qu'on use et qu'on manipule pour son propre désir.

Mais Pig, apprenti humain, apprendra de nous. Et de ses observations, nous donnera une leçon d'humanité.

William Pig est donc le personnage central. Autour de lui, des personnages inspirés des œuvres de Shakespeare, comme Lady Beth (Mac Beth), Richard (Richard III), Fast (Falstaff dans Henry IV), Bottom (Le songe d'un nuit d'été) et Giuletta (Roméo et Juliette) calquent leurs émotions et comportements sur les personnages originels.

William Pig, le cochon qui avait lu Shakespeare, plonge dans les méandres tourmentés de ces œuvres incontournables et frôle notre monde en donnant à l'ensemble l'universalité nécessaire pour la création d'un spectacle festif, jouissif, drôle, intelligent et poignant.

 

Le parti Pig de mise en scène

Comme fil conducteur, une petite histoire arrangée de la musique :
funky \ˈfʌŋ.ki :
- de mauvaise odeur, surtout de l’odeur corporelle ou de l’odeur de rapport sexuel.

Giuletta : Reste près de moi, petit cochon. Quand j’aurais pris ton odeur, quand elle m’aura imprégnée jusqu’à l’âme, je ne dirai plus qu’elle est incommodante…”

Au milieu des années 1960, le funk prend vie depuis ses racines rhythm and blues et soul, les paroles insistant sur la défense des Noirs et les difficultés du ghetto. On ne cherche plus à penser le monde idéal, mais plutôt à gérer un quotidien de plus en plus âpre. Cette âpreté, cette rage, les Noirs la trouveront dans le funk, la musique qui illustre enfin ce qu’ils sont, en attendant ce qu’ils rêvent d’être. Comme une parole donnée à un peuple qui souffre.
Dans les années 70, le funk se diversifie, devient psychédélique, extravagant, poétique ou expérimental et s’éloigne de ses origines revendicatives populaires. Il va, avec l’arrivée des boîtes à rythmes, des synthétiseurs et des platines vinyles évoluer vers le disco, plus commercial.
Milieu des années 70, émerge un nouveau courant culturel et musical dans les ghettos noirs américains, le hip-hop. Le rap qui est le mode d’expression du hip hop, redonne sous forme de joute rythmée la parole à une partie de la population toujours en manque de reconnaissance.

William Pig est ainsi. Né dans un univers Funk finissant, voué à devenir Disco, il a au fond de lui, cette rythmique rap et ce besoin de porter une parole proche du peuple. Soutenu par la littérature de Shakespeare dont il a dévoré les œuvres, il est nourri par un désir de comprendre et d’aider la nature humaine.

William Pig doit représenter la nouveauté, une autre manière de concevoir l’humanité et la politique.

Un décor, plateau télé soul train des années 70, patiné, vieillissant, usé. Des costumes colorés mais fanés pour les mêmes raisons : les personnages autour de William Pig, ne veulent pas évoluer. Leur univers fonctionne ainsi. S’ils changent, ce ne sera que par ambition politique ou commerciale. Comme pour inscrire une manière de penser dans le temps une politique tout aussi usée, déconnectée.
Créer le contraste entre l’humanité de William Pig et le conservatisme ambiant.

Pour rendre compte de la complexité du monde, de ses contradictions, de ses évolutions, de ses errements et de ses petits bonheurs, de ses avancées, de ses ambitions, le spectacle devra jouer sur plusieurs formes : entre le théâtre de rue (avec ses entrées par le public, ses interventions au cœur de la salle et ses interactions directes avec les spectateurs, que ce soit à quelques uns ou à tous) et le théâtre traditionnel, frontal où l’action se focalise sur scène.
Entre un jeu sobre, épuré, sincère pour William Pig, un jeu débridé, fantasque, extravagant pour les autres personnages et un jeu poétique, suspendu, chorégraphique pour Giuletta.
Entre une mise en scène stricte et écrite et un jeu parfois libre, spontané et improvisé.
Entre la musique enregistrée et la musique live.
Entre la danse chorégraphiée collective et la danse contemporaine écrite sur l’instant.
Et enfin et surtout, entre Shakespeare et le théâtre contemporain.
Un spectacle qui doit surprendre par son éclectisme, sa richesse de proposition, son désir de mêler voire de briser les frontières traditionnelles entre plusieurs théâtres et plusieurs disciplines.

Un spectacle total.